Intervention du SCERAO au congrès de la FCE
Voici l’intervention du SCERAO sur le rapport d’activité de la FCE lors du congrès à Lille.

Bonjour
Le grand moment démocratique de notre fédération s’est ouvert mardi et s’achèvera avec nos positions réfléchies, débattues et portera nos orientations pour les 4 années à venir.
Durant ces quatre années, notre Fédération a su faire face à de nombreux défis. Dès le départ, la crise sanitaire a bouleversé nos pratiques, mais elle n’a jamais altéré notre détermination. Grâce à notre 7ᵉ congrès en ligne, puis à la première Assemblée Générale en 2023 à Biarritz, nous avons su maintenir le cap, resserrer les liens, et poser les fondations d’un syndicalisme réactif et solidaire.
Pendant ces 4 ans, les interventions et alertes du Scerao en Comité Directeur Fédéral ont porté sur :
- Les repères culturels bousculés à la sortie de la crise sanitaire.
- L’accompagnement des militants face au télétravail et aux nouvelles technologies
- L’aide sociale qui se dégrade chaque année en France
- Le support de la fédération dans le cadre des élections professionnelles de toutes les branches et non une seule.
- Les moyens pour le développement de la Cfdt
- Le processus de désignation des DSC et des délégués fédéraux
- La formation syndicale vue par le prisme militant et non financier
- La mixité des représentants du CDF
- Le chantier des syndicats et de la cotisation
- La désindustrialisation
- et les PFAS
Quel est le ressenti du Scerao sur la prise en compte de ses alertes ? Tout d’abord en CDF même, l’écoute était bien là de la part des syndicats, des délégués fédéraux et de l’exécutif fédéral. Le partage des constats ne suffit pas à avancer et œuvrer,
on ne peut, à un certain niveau de responsabilité hocher la tête et attendre de meilleurs jours.
Chaque congrès, nous constatons que nous avons subi des crises politiques, financières, écologiques qui trop souvent mettent un grand coup de frein à nos revendications.
Le cap doit pourtant être tenu.
Nous avons des moyens diminués, nous devons nous adapter et tenir le cap.
Nous avons un climat politique incertain, nous devons réagir et tenir le cap.
Nous avons des combats à mener supplémentaires, nous devons tout faire pour les remporter et tenir le cap.
La désindustrialisation frappe nos territoires, celui d’Auvergne Rhone Alpes particulièrement depuis quelques années dès le début du Covid avec Gifrer définitivement fermé en 2021. Puis les différents plans sociaux s’enchainent : Bayer, Domo, Arkema, Epsotech,etc…
Les directions se plaignent du cout de l’énergie, de la compétitivité étrangère, des directives européennes. Une réalité ou une aubaine pour s’évader dans un autre pays…
Sur le sujet des PFAS, nous attendons encore une position ferme de la CFDT car localement nous ne pouvons pas rester muets. Sans revendicatif et positionnement comment appelons nous nos militants à bâtir l’avenir ?
Alors oui, dans le rapport d’activité et le projet d’orientation, on parle de transition écologique, de stratégie de filière, de reconquête industrielle. Mais pendant ce temps-là, des usines ferment, des savoir-faire disparaissent, des bassins entiers s’éteignent dans l’indifférence.
Ce congrès doit être marquant. C’est en osant la critique, en la respectant et en assumant nos désaccords, qu’on pourra hisser haut les voiles et avancer plus vite.
Nous avons une équipe rajeunie qui va reprendre la tête de la fédération,
cela ne retire pas l’estime que nous avons pour Dominique et Nicole, et je profite de cette tribune pour les remercier de leurs investissements.
Je veux ici souligner un point majeur qui interpelle le Scerao. Il s’agit du temps et de l’investissement militant. Nous sommes confrontés à tous les niveaux à cette problématique.
Nos délégués syndicaux peinent à trouver des élus CSE qui prendront leurs heures et s’investiront un peu plus loin que le CSE, nos exécutifs de syndicat peinent à trouver des militants pour faire fonctionner le syndicat surtout aux responsabilités de SG et trésorier. L’exécutif fédéral a lui-même indiqué lors du dernier CDF qu’il peinait à trouver une militante pour compléter l’exécutif proposé.
Le rendez-vous des syndicats organisé par la confédération a ouvert une porte ou plutôt une fenêtre sur ce sujet. Depuis la restitution que se passe-t-il ?
Allons-nous laisser la confédération tirer des enseignements sans mettre en place des solutions au niveau de la FCE ?
Notre regard de militant aguerri ne suffira pas à faire ce qu’il faut pour pérenniser notre organisation. Il faut faire un grand pas de côté et se réinventer complètement.
La FCE peut être un moteur dans cette révolution plutôt qu’un spectateur.
Enfin, nous pensons que nous pourrons susciter des vocations auprès de nos militants en simplifiant et allégeant nos procédures et nos textes. Sur ce point je laisserai mon collègue Gérard vous convaincre lors d’un débat.
Nous pensons qu’ouvrir les responsabilités à plus de personnes et de jeunes est une solution et sur ce point c’est mon autre collègue Florian qui, je suis sûre, saura vous convaincre lors d’un autre débat.
Le projet de 2021 proposait de bâtir l’avenir. Celui des 4 prochaines années est « s’investir pour l’avenir ».
S’investir c’est bien !... cet investissement doit s’accompagner d’une dynamique d’actions.
Nous attendons une nouvelle dynamique de la part du futur exécutif qui a observé le mandat écoulé.
Ce congrès est l’occasion d’écouter les critiques, et de bâtir ensemble un syndicalisme plus combatif, plus proche, plus exigeant.
Vous pouvez compter sur le soutien du Scerao.
Merci de votre écoute,
Bon congrès à toutes et à tous.